lyrics
C’est un grand bâtiment recouvert d’une blanche céramique /
Où déambulent entre les rayons des charriots métalliques.
Endroit pratique, où tout est fait pour la commodité /
Des clients venus dépenser avec méticulosité.
L’ingéniosité, /
C’est que les consommateurs ont tout à portée de main sans avoir besoin de transiter.
Le boulanger, le poissonnier sont au même endroit, /
Donc tout le monde trouve le service adéquat.
Certains des produits frais viennent acheter, /
D’autres attendent le 6 du mois pour se procurer d’l’alcool bon marché.
Le client est aliéné et frise l’anesthésie, /
Les marques se disputent les emplac’ments stratégiques.
Les articles sont à leur place, tout est bien rangé, /
Le personnel est docile et ne doit pas déroger.
Campagne publicitaire humaine et sanitaire, /
Le gaspillage alimentaire est produit par des critères monétaires.
D’ailleurs, Mélanie travaille pour cette enseigne /
Et son boulot s’apparente à un travail à la chaîne.
Des tâches répétitives, elle effectue à la caisse, /
Et elle est bien obligée si elle ne veut pas finir à la dèche.
Dans son esprit elle fait le point et elle récapitule /
Elle change pas d’attitude, même si réduite à un matricule.
Elle a des nerfs d’acier, elle ne va rien lâcher, /
Toute la journée enfermée dans un supermarché.
Toute la journée enfermée dans un supermarché.
Toute la journée enfermée dans un supermarché
Elle fait face aux assauts répétés de sa clientèle /
Et à leur mine ingrate car décidément ils s’y entêtent.
Devant leur impertinence et leurs soupirs, /
Le règlement lui intime de garder le sourire.
Comptabiliser les éléments, recevoir les pai’ments /
Et, vraiment, faire tout cela de façon clémente !
Elle voudrait que cette affluence s’estompe, /
Mais déjà de loin les clients cherchent la file la moins longue.
Alors habitée par une peine cosmique, /
Elle travaille pour un groupe leader qui la paye qu’au SMIC,
Se sacrifie jusqu’à quinze heures par jour pour ce grand empire /
Et, le soir dans ses pires cauch’mar, elle entend bip.
La souffrance est son véritable rite, /
Chronométrée, on lui reproche quand ça n’va pas assez vite.
Des caméras scrutent ses moindres faits et gestes, /
Alors le soir elle n’a plus d’goût et ses repas sont indigestes.
Loin d’une vie céleste, parfois elle pense capituler. /
Au cœur de cette machine, elle n’un qu’un membre articulé.
Acculée, elle se crée des rêves factices /
Et se rit de ce client venu acheter des préservatifs.
Dans son esprit elle fait le point et elle récapitule /
Elle change pas d’attitude, Même si réduite à un matricule.
Elle a des nerfs d’acier, elle ne va rien lâcher, /
Toute la journée enfermée dans un supermarché.
Toute la journée enfermée dans un supermarché.
Toute la journée enfermée dans un supermarché.
Mais un beau jour, des circonstances insolites /
Et le hasard de la vie lui font connaître une rencontre fortuite.
Sa caisse est fermée mais un client arrive : /
« Désolée, c’est fermé », dit-elle d’une vois impassible.
L’inconnu s’obstine, insiste pour se faire servir : /
« Le client est roi, madame, je n’vais pas déguerpir ».
Résignée, elle accepte tout de même. /
Après tout, ce n’est pas la première fois qu’elle a affaire à ce phénomène.
« Bonjour madame, je suis un peu décontenancé, /
J’ai longtemps hésité à vous aborder mais j’vais me lancer.
Ça fait plusieurs semaines que je vous dévisage. /
Pour vous observer en secret, je me noie dans ce paysage.
Dites-le-moi si mon discours vous indispose !/
Que diriez-vous d’aller un soir boire un verre ou autre chose ? »
Un sourire embarrassé lui vint aux lèvres /
Et elle peupla aussitôt son esprit d’admirables rêves.
Dans cette situation, touchée par cette déclaration, /
Elle accepte, pendant que l’homme retient sa respiration /
Et lui déclare en l’observant avec des yeux friands : /
« Acceptez-vous madame que je devienne votre dernier client ?
Refrain 2 :
Dans son esprit elle fait le point et elle récapitule /
Elle change pas d’attitude, même si réduite à un matricule.
Avec ses nerfs d’acier, elle n’a rien lâché /
Et désormais sa vie est liée à ce super marché /
Et désormais sa vie est liée à ce super marché/
Et désormais sa vie est liée à ce supermarché.
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